André Canessa

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4 pages de résultats triés par
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Théâtre Musical: L'Ecorce des Rêves

-Un spectacle sympathique
6/10

Une petite fille dont le père est mort s'imagine faire avec lui tout ce qu'ils n'ont pas eu le temps de faire : faire du bateau, visiter l'Amérique, aller sur la Lune... Il y a des petits intermèdes musicaux, un peu ambiance boyscout. C'est gentil, mais je m'attendais à un peu plus de profondeur ou d'épaisseur : c'est plutôt un spectacle pour enfant...
# écrit le 23 Juillet


Théâtre contemporain: La légende du serpent blanc

-Très joli spectacle, très dépaysant
9/10

Un très joli spectacle, très dépaysant, entièrement en chinois (!) mais un panneau explique au début en quoi consiste l'histoire, et finalement on arrive à suivre (cela dit, quelques surtitrages ne seraient pas de trop quand même...). Très belle scénographie, danses pleines de grâce, beaux costumes, c'est un régal pour les yeux.
# écrit le 23 Juillet


Théâtre contemporain: Dom Juan

-Un comédien exceptionnel
10/10

J'avais vu la première version du spectacle en 2021. Beaucoup de choses ont changé, mais c'est toujours aussi bien. Il n'y a plus l'éloge du cannabis au début, qui était très drôle (peut-être une nécessité de raccourcir le spectacle pour entrer dans le créneau horaire ?). L'idée c'est de réactualiser Molière, sans le trahir, pour le rendre accessible à tous ceux qui se sont fait chier au collège et au lycée avec les pièces de Molière, et qui ne veulent plus en entendre parler (moi le premier !). Et chaque fois que la troupe fait une " scolaire " dans les quartiers dits " défavorisés ", ils font un malheur ! L'idée est de situer l'action dans une banlieue parisienne (du genre 9-3), il y a des passages en rap, il y a quelques ajouts (très drôles) au texte de Molière (comme par exemple quand Dom Juan est poursuivi par les gitans de Montreuil !). En général c'est le genre de spectacle que j'aurais tendance à fuir, mais Tigran Mekhitarian est bourré de talent, aussi bien en tant que metteur en scène qu'en tant que comédien ; son jeu est carrément fabuleux, vraiment, et en un claquement de doigts il embarque la salle. Il y a dans sa diction quelque chose qui rappelle parfois Jouvet (ce n'est pas un mince compliment venant de moi). Les autres comédiens sont excellents aussi : Marie Mahé, Etienne Paliniewicz et Soulaymane Rkiba (irrésistible en Sganarelle : il m'a même fait intervenir !). Et en invité vidéo, il y a même Jean-Pierre Daroussin qui joue le rôle du père de Dom Juan ! A la fin la salle est debout.
# écrit le 23 Juillet


Théâtre contemporain: Des pivoines du Japon

-Un très bon spectacle
7/10

Le pitch : Une rencontre. Un soir, dans un restaurant. Et toute une vie possible à deux rêvée le temps d'un dîner. Le temps d'un baiser par-dessus la table. Mais il leur faudra malgré tout faire avec l'absence l'un de l'autre. La fille se fait faucher par une voiture à la sortie du restaurant ; et le garçon va chercher toute sa vie à rencontrer l'âme soeur qu'il a perdue. C'est un spectacle très mignon, mais plutôt destiné à un public de trentenaires ou de quadragénaires. A mon âge avancé, ces histoires de couples qui veulent fonder une famille, je les regarde plus avec un amusement ému qu'avec une réelle émotion : ce sont des choses qui sont loin derrière moi. Une fois cela dit, les deux acteurs sont très bien, la mise en scène de Fabio Marra est très bien aussi, et c'est un très bon spectacle pour bien finir sa journée.
# écrit le 23 Juillet


Théâtre contemporain: Du charbon dans les veines

-CHEF-D’ŒUVRE
10/10

Daguerre a encore frappé, et ça cogne fort ! Au risque de paraître un peu excessif, je crois qu'on peut raisonnablement parler de CHEF-D'ŒUVRE... J'avais assisté à la lecture de la pièce l'année dernière, et je savais déjà que ce serait un excellent spectacle. Mais là... J'ai un peu de mal à trouver les mots (ce qui pour un ancien prof de français est quand même la honte). C'est un théâtre populaire au sens le plus noble du terme, un théâtre humaniste qui défend des valeurs, sans sombrer dans le mièvre ou le didactique. Je n'ai pas encore parlé du sujet de la pièce. C'est l'évocation de la vie dans les bassins houillers du Nord, avec ses joies et ses peines, avec ses histoires d'amitié qui dépassent les antagonismes de nationalités ou de races, ses histoires d'amour, dans cette vie fragile où guette la mort noire. Cela pourrait être un peu gnangnan, bons sentiments de pacotilles... sauf que c'est Jean-Philippe Daguerre qui écrit, avec le talent et la belle humanité qu'on lui connaît. Et c'est GRAND. La scénographie est magnifique, la mise scène aussi magistrale que discrète (Daguerre n'est pas du genre à en faire trop pour qu'on voie le travail du metteur en scène) ; et surtout les comédiens sont extraordinaires, chacun dans sa partition... Trois d'entre eux jouent de l'accordéon en direct sur scène (je ne sais pas s'ils ont été recrutés en fonction de leur connaissance de l'instrument, ou s'ils s'y sont mis pour le spectacle, mais en tout cas c'est bluffant). Une mention spéciale tout de même pour l'immense Jean-Jacques Vanier, d'une extraordinaire présence, drôle et émouvant dans le personnage de ce Sosthène qui espère ne pas mourir de la silicose qui le ronge avant la finale de la coupe de foot : la force émotionnelle du spectacle lui doit beaucoup (ce salaud m'a fait pleurer...).
# écrit le 23 Juillet


Théâtre musical: Punk.e.s

-Un spectacle très mauvais...
1/10

J'ai quand même réussi à tenir une heure, espérant que ça allait s'arranger... mais non... j'ai fui lâchement. Déjà le texte est inaudible : Là, dans cette salle immense de 600 places, les comédiennes parlent entre elles sans se soucier de savoir si elles sont entendues au-delà du quatrième rang ; où ont-elles appris le métier ?... Manque de volume donc, mais aussi manque d'articulation : même lorsqu'elles parlent avec un micro, on comprend un mot sur trois ! Vous allez me dire que c'est parce que je deviens sourd... sauf que, sur les 33 spectacles vus avant celui-ci, je n'ai jamais eu de problème d'audition... Quand on ne comprend qu'un mot sur quatre, on a quand même un peu de mal à entrer dans un spectacle. Et quand on entend... ce n'est guère mieux : c'est plat, vulgaire, faussement révolté. Frelaté, inauthentique. J'ai lu ici et là que c'est un spectacle génial, qu'il a reçu plusieurs nominations. Il a un " TTT " de Télérama. Cela me plonge dans une totale perplexité...
# écrit le 23 Juillet


Comédie: La raison du plus fou

-Spectacle vraiment excellent, un de mes préférés de ce festival d'Avignon
10/10

Le pitch : Rousseau vient de terminer ses Confessions. Il y règle ses comptes avec son ami Diderot et vient en faire des lectures publiques à Paris, ce qui incitera le pouvoir religieux à interdire l'oeuvre de Diderot, L'encyclopédie, livre impie pour l'Église. Diderot lance alors un défi à son ancien ami. Un duel aux échecs où le sort de l'un déterminera celui de l'autre. Une partie burlesque et insensée s'engage, où tous les coups sont permis pour déstabiliser l'adversaire. C'est un spectacle d'une rare intelligence, qui aborde la philosophie avec humour, mais non sans profondeur ; mais c'est surtout un spectacle très drôle... dont je ne peux malheureusement rien dire de plus précis sous peine d'en faire perdre tout le sel, et cela à la demande de Grégory Baquet lui-même à la fin de la représentation... parce que l'on va de surprise en surprise au fur et à mesure que le spectacle avance. Grégory Baquet, comme à son habitude, est génial dans le rôle de Diderot, très à l'aise, avec un jeu très fin, drôle sans être lourd, subtil sans être ennuyeux. En face de lui, Franck Mercadal est parfait en Rousseau ronchon et misanthrope.
# écrit le 23 Juillet


Seul(e) en Scène: La fleur au fusil

-Un comédien exceptionnel
10/10

Le pitch : Le 25 avril 1974, au Portugal, la révolution des oeillets fait chuter la plus longue dictature d'Europe. Des milliers de portugais marchent ensemble, vers leur destin pour écrire, la fleur au fusil, une sublime histoire d'union, d'amour et de paix. Ces hommes et ces femmes réussissent ainsi à gagner leur liberté sans qu'aucune goutte de sang ne soit versée. Quand son petit-fils l'interroge sur sa vie, Céleste, émigrée portugaise en France, convoque en sa mémoire les souvenirs passés de sa jeunesse muselée par la dictature de Salazar, de son arrivée en France par les chemins dangereux de la clandestinité, de ses nuits gelées sous les toits de taule ondulée dans le bidonville de Champigny sur Marne, de son histoire d'amour avec Zé, de son frère Chico, de la résistance, des oeillets qui obstruent les canons, de la liberté retrouvée et de ce parcours de vie chaotique et chahuté qui manqua de tout... mais jamais d'amour. Je vous avouerai que je n'avais qu'une connaissance très lointaine de la révolution des oeillets... Ce très beau spectacle a déjà pour mérite de nous raconter ce qui se passait, en 1974, au Portugal, pendant qu'en France on est dans l'insouciance. La mise en scène de Jean-Philippe Daguerre est excellente, et Lionel Cecilio, qui joue tous les rôles, passant de l'un à l'autre avec virtuosité, est un comédien vraiment exceptionnel... et la standing ovation qui a salué sa performance avait l'air d'une évidence. En sortant je lui ai dit : " J'étais venu pour Daguerre, la prochaine fois je reviendrai pour vous ".
# écrit le 23 Juillet


Théâtre contemporain: Le papier peint jaune

-Un beau spectacle
8/10

Le pitch : Une chambre dans une demeure coloniale, une femme frappée de dépression post-partum séquestrée par son mari médecin, un papier peint jaune où se projettent hallucinations et apparitions fantomatiques. Dans cette chambre, une femme se bat contre une société qui veut contrôler son corps et son esprit. C'est troublant et puissant. Une femme, visiblement très perturbée psychologiquement, est placée par son mari psychiatre dans une chambre assez délabrée, tapissée d'un papier peint abominable, criard, fascinant, inquiétant, qui semble l'observer, tandis que sous le papier peint la femme suppose qu'une femme rampe pour agiter le papier... Sa robe ne fait qu'un avec les draps de son lit, dont elle est physiquement prisonnière. On sent une oppression patriarcale qui achève d'écraser cette femme perturbée. Et petit à petit elle sombre dans la folie... Belle scénographie, avec à l'arrière-plan une planche où se trouvent des rameaux tordus, symboles du dérangement de cette femme. Lætitia Poulalion est impeccable, allant de l'abattement à une exaltation inquiétante.
# écrit le 23 Juillet


Seul(e) en Scène: Du domaine des murmures

-Très beau spectacle, à tous les niveaux
10/10

Le pitch : Elles étaient des milliers mais peu de récits témoignent de leur existence hors norme : les Recluses, ces femmes qui choisissaient de vivre emmurées pour prier Dieu jusqu'à la fin de leurs jours. Notre histoire retrace la vie encore brûlante de l'une d'entre elles. C'est en 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, que la jeune Esclarmonde refuse de dire "oui". Contre la décision de son père, le seigneur du Domaine des Murmures, elle s'offre à Dieu et exige de vivre emmurée jusqu'à sa mort. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe... ni du voyage que sera sa réclusion. Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Je suis athée autant qu'on peut l'être, mais j'ai toujours été fasciné par ces gens qui rencontrent Dieu et dont la vie est à jamais transfigurée. C'est dire si ce spectacle m'intéressait, dans son expression paroxystique de la foi absolue. C'est un très beau spectacle, à tous les niveaux : la scénographie de Grégoire Lemoine, dans l'écrin de la chapelle du Roi René, est superbe, de même que les costumes d'Alice Touvet ; les vidéos de Mehdi Izza créent une ambiance tantôt féerique, tantôt diabolique, la mise en scène de William Mesguich est sans défaut. Et surtout Jessica Astier dans le rôle d'Esclarmonde est magnifique : belle, sensible, violente, elle porte le spectacle à bout de bras.
# écrit le 23 Juillet



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