Ses critiques
4 pages de résultats triés par | | -Spectacle survitaminé sur l’histoire de la danse hip-hop 10/10 Séverine Bidaud avec quatre autres danseurs explique, avec une véritable érudition, l'évolution de cette danse populaire, avec vidéos historiques à l'appui. L'on apprend par exemple que le célèbre moonwalk de Michael Jackson date... de 1955 !... L'on apprend aussi que ce type de danse, très technique, est extrêmement codifié, comme la danse classique, chaque type de pas ou de mouvement ayant un nom, souvent lié à son histoire. Les danseurs sont vraiment excellents. C'est drôle, c'est vif, on a envie de sauter dans tous les sens en sortant de la salle. Bref je recommande chaudement ! # écrit le 23 Juillet
| -Spectacle tonique et sympathique 10/10 Trois comédiens et un musicien. L'idée : raconter la vie de Molière en empruntant les dialogues aux pièces de Molière (en indiquant chaque fois, vite fait, la référence précise). On y voit comment Jean-Baptiste Poquelin refuse sa destinée de tapissier pour devenir comédien, comment il convainc peu comme tragédien, comment il part en tournée sur les routes de France, comment il revient à Paris pour y rencontrer le succès, comment ce succès est aussi un scandale ; on y croise son père, le grand tragédien Montfleury, son premier protecteur le Prince de Conti (ainsi que son cheval), Louis XIV, Lully, un dévot de la compagnie du Saint-Sacrement de l'autel, le jeune Jean Racine, ses compagnons de troupe, des journalistes, des courtisans, des médecins. C'est drôle, super bien foutu et très bien joué. Un " TTT " de Télérama amplement mérité (c'est cela qui avait orienté mon choix). # écrit le 23 Juillet
| -Une comédie profonde et drôle sur un sujet sensible 10/10 Le pitch : une enfant de 7 ans, pour redonner le goût de vivre à sa maman qui a voulu se suicider, commence à rédiger une liste de tout ce qui est génial dans le monde, tout ce qui vaut la peine de vivre... Quand je vois ce genre de sujet, je suis sur mes gardes, parce que ça peut tomber très vite dans le larmoyant nunuche... sauf que ce sont Catherine Hauseux et Stéphane Dorat qui sont aux commandes, que je suis depuis des années, et qui sont des valeurs très sûres. Risque zéro donc pour moi. Le public, un peu effrayé, est largement mis à contribution, appelé sur scène pour venir jouer une vétérinaire, un psychologue scolaire, un père aimant, un amoureux, un professeur d'art dramatique. C'est une manière très futée d'aborder le problème du suicide dans notre société, avec profondeur et délicatesse, et drôlerie aussi (et faire rire avec le suicide... il faut y aller quand même !...). Catherine Hauseux est géniale, comme d'habitude. Stéphane Dorat, qui signe la mise en scène, et qui joue en alternance les jours impairs, est génial, comme d'habitude. Bref je recommande très chaudement ! # écrit le 23 Juillet
| Théâtre contemporain: Arthur M. -Spectacle difficile, à tous les sens du terme 9/10 Douloureux. Il n'y a que douleur dans l'histoire de cet Arthur Monin qui semble subir et faire subir lui-même une violence qu'il n'a pas choisie. Jean-Paul Rouvrais explique s'être inspiré de l'oeuvre de Francis Bacon : autant dire que, si l'on cherche une comédie rigolote où on va bien se marrer, ce n'est peut-être pas le meilleur choix ! Le récit de cette vie de souffrances est morcelé, et il commence par la vieillesse pour reculer jusqu'à la première enfance, les premières violences, les premières peurs. Arthur Monin, au début de la pièce, se sait atteint de la maladie d'Alzheimer : sa personne même se morcelle, il a oublié son nom, et ne lui reviennent que les débris désordonnés de sa pauvre vie. La culpabilité, la responsabilité est au coeur de la réflexion : pourquoi m'a-t-on fait souffrir ? Pourquoi ai-je fait souffrir à mon tour ? David Bottet, dont je connaissais déjà le travail (dans des domaines nettement plus légers : Un couple presque parfait, Une paire de gifles et quelques claques), offre ici une performance qui ne peut que forcer l'admiration. La mise en scène, la scénographie et la musique (jouée " live " par deux musiciens) achèvent de faire de ce spectacle quelque chose de très beau et de très affreux en même temps. Bref une réussite. # écrit le 23 Juillet
| -Une comédie sympathique et bien jouée Le pitch : Georges découvre un matin que toutes les résidences autour de chez lui portent les prénoms de ses ex-compagnes. Tandis qu'il s'interroge sur ce mystère, il voit l'annonce d'une nouvelle construction " Villa Émilie ". A partir de là il va être obsédé par l'idée de rencontrer cette Émilie que le sort semble lui promettre. Ce n'est sans doute pas le texte théâtral du siècle, mais avec la mise en scène alerte d'Éric Bu (qu'on ne présente plus) et la présence de bons comédiens, dont l'inénarrable Grégori Baquet dans le rôle de Georges, c'est un spectacle qui tient la route, du boulevard teinté d'absurde, ce qui, somme toute, est assez original. # écrit le 23 Juillet
| -GROS GROS coup de cœur 10/10 GROS GROS coup de coeur pour ce spectacle. J'avais assisté à une lecture de la pièce et j'étais sorti de la salle légèrement en pleurs. Et là c'était encore pire. Et pourtant le spectacle est (majoritairement) très drôle. Comme elle l'avait fait avec le thème de la mort dans son spectacle "Les pompes funèbres Bemot", Sylvia Bruyant s'empare de nos peurs, de nos angoisses (et quoi de pire que la lente déchéance dans un EHPAD ?) pour en faire un diamant d'humour profond, une merveille d'humanité et, même si la formule est un peu grandiloquente, " une leçon de vie ". La troupe a passé trois semaines d'immersion dans un EHPAD, et cela se sent : quiconque est déjà entré dans ce genre de lieu voit à quel point chaque détail est juste. Les acteurs, Brock, Delry Guyon, Stéphanie Labbé et Sylvia Bruyant elle-même sont vraiment magnifiques. Bref s'il n'y avait que deux ou trois spectacles à voir à Avignon, celui-là en fait partie ! # écrit le 15/07/23
| -Magnifique ! 10/10 J'ai un peu de mal à rendre compte de ce BEAU spectacle, tant l'écriture en est originale... Cela commence un peu comme du théâtre de l'absurde à la Beckett, avec deux personnages étranges, un pêcheur impassible (Paolo Crocco) qui pêche, sans ligne sur sa canne, et un candidat au suicide (Ciro Cesarano), une corde au cou attachée à une pierre. Et puis on songe à Pirandello, avec ces personnages qui se rendent compte qu'ils sont des personnages, qui s'interrogent sur la réalité de ce qu'ils vivent, sur leur liberté d'agir... et nous interrogent aussi sur notre place à nous spectateurs. C'est assez déstabilisant, et l'on se laisse entraîner par l'intelligence du propos, et aussi par le talent de ces deux formidables comédiens que sont Paolo Crocco et Ciro Cesarano. Bref un gros coup de coeur ! # écrit le 15/07/23
| Théâtre contemporain: L'aéroport -Un chef-d’œuvre d’écriture Un homme et une femme se retrouvent coincés par une tempête de neige dans un aéroport. Il a envie de parler, elle non. Et ils vont connaître une histoire d'amour extraordinaire. Moi, ce genre de truc, je m'en méfie comme de la peste bubonique ! On est à peu près sûr de trouver tous les lieux communs sur le couple, toutes les intrigues usées jusqu'à la corde, tous les dialogues qu'on a déjà entendus cent fois, tous ces éléments dont la prévisibilité est inversement proportionnelle au talent de l'auteur. Et en lisant le sujet du spectacle sur le programme, je ne serais très certainement JAMAIS allé voir ce spectacle !... Sauf que la pièce est de Philippe Beheydt, que je connais depuis des années : j'y allais donc un peu parce que c'est un copain, un peu parce que je sais qu'il n'écrit pas n'importe quoi. Mais là... Je vais essayer de ne pas tomber à mon tour dans un éloge prévisible, mais force m'est de dire qu'il s'agit tout simplement d'un chef-d'oeuvre d'écriture. Ce qui frappe, immédiatement, c'est l'intelligence du propos, la finesse des dialogues, la délicatesse de l'humour ou de l'émotion. A aucun moment on ne trébuche sur une réplique plate ou convenue,... sauf quand l'auteur en utilise une en clin d'oeil et qu'elle est aussitôt soulignée par les personnages. Il y a une exigence constante dans les actions des personnages, dans leurs paroles, dans leurs silences aussi qui fait d'eux des êtres d'exception. Les deux acteurs sont magnifiques. L'homme devait être joué à l'origine par Anthony Magnier, et pour une raison que j'ignore c'est Philippe Beheydt qui joue le rôle. Je pense que ce n'est pas plus mal. Non que je n'aime pas Anthony Magnier, que je suis depuis longtemps et dont la qualité d'acteur comme de metteur en scène n'est plus à démontrer. Mais Anthony Magnier, ne serait-ce que par son physique, dégage une impression de force, de puissance qui eût, à mon humble avis, desservi le rôle ; l'on aurait peut-être vu un Dom Juan, là où il doit y avoir un séducteur, certes, mais avec ses faiblesses, ses doutes, ses fêlures. Et dans ce registre Philippe Beheydt fait merveille : cette nonchalance élégante (même lorsqu'il sort des blagues pourries), cette sensibilité aussi... En face de lui la belle Laura Favier sait être tour à tour forte et fragile, et c'est un vrai bonheur de les voir échanger. Une chose est sûre : je retournerai voir ce spectacle, et (on l'aura compris) je ne saurais trop conseiller à tous d'aller le voir ! # écrit le 15/07/23
| |
Les Thématiques
|